Kientzheim > Colmar > Kientzheim
(23 km / 94 m ↑ = dénivelé positif)

Les vendanges approchent…
Kientzheim > Villages typiques > Kientzheim
(33 km / 234 m ↑)
Kientzheim > Neuf-Brisach > Kientzheim
(63 km / 47 m ↑)
Texte & Photos : André-S. Niedzielski
Pour les randonnées et les voyages en général, c’est souvent le départ qui est le plus compliqué. Et le cyclisme touristique demande de nombreux préparatifs, il faut prévoir une multitude de détails : la pluie, la chaleur, le vent, le froid également. Et pourtant, de nos jours, on peut avoir accès à de nombreuses informations valables sur les médias, la météo par exemple sur presque deux semaines à l’avance. L’essentiel, c’est d’en tenir compte mais il pourrait en résulter une suite interminable de changements, d’annulations…alors pour finir on part malgré tout !
Le premier triage fait, on passe à la pesée et le second triage s’ensuit inévitablement. Pour notre projet actuel de randonnée à vélo en Alsace, nous pouvons, mon fils et moi rester généreux quant à la quantité de bagages à emporter car nous avons prévu une base fixe, Kientzheim près de Colmar, point de départ des parcours et non pas un itinéraire à étapes, qui lui requiert » minimalisme » et expérience.

Entrée à Kientzheim
La voiture est soigneusement chargée, bagages, vélos et provisions de route. Les premiers kilomètres servent à se remémorer de ce que l’on a emporté (ou pas), puis on se détache mentalement de son quotidien et s’ouvre vers le futur proche. C’est le plaisir anticipé.
Autoroute sur Lindau et les rives attrayantes du lac de Constance, puis changement de direction sur la Suisse jusqu’à Bâle et son environnement industriel. Usines, fabriques , entrepôts, les énormes réservoirs des raffineries…même le ciel est couvert de câbles à haute tension dans toutes les directions. Heureusement que l’autoroute poursuit son chemin; le paysage s’éclaircit progressivement et fait place à la plaine fertile de l’Alsace et aux confins arrondis des Vosges. Après Colamar on arrive rapidement à la fin de notre trajet : Kientzheim, un ravissant petit village vinicole qui nous accueille avec sa rue centrale fleurie, bordée de deux rigoles d’eau qui semblent vouloir rafraîchir l’atmosphère, car il fait très chaud. C’est justement l’une des périodes caniculaires de l’été 2015 !

Vignes à perte de vue….en arrière plan : les Vosges

Hussen : Grande Surface- Sport

Vers Ribeauvillé , la voie verte

Kientzheim
Déchargement du matériel dans la cour d’un hôtel ravissant, une ancienne Abbaye du XI e siècle. D’ailleurs tout le village de Kientzheim a un cachet médiéval prononcé. Architecture,ruelles étroites, portails, le tout avec une décoration très colorée, des fleurs à presque chaque maison. Un plaisir pour la caméra !

Ribeauvillé – Rue centrale et en arrière plan le château de Saint Ulrich

Colombages…

et encore des colombages
Encouragés par ce tableau de bienvenue, nous ne perdons pas de temps et partons pour notre première sortie à vélo, direction Colmar que nous voulons visiter le jour même. Une quarantaine de kilomètres à plat avec l’aide d’une carte cycliste en somme bien élaborée, ce devrait être assez facile. Le problème, c’est l’absence de voie verte classique dans cette direction. Les randonneurs doivent bien se débrouiller seuls et nous prenons notre chemin à travers les vignobles. Petites routes départementales qui, à cette heure de la journée, sont tout de même très fréquentées !

On attend le client
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Quelques cyclistes étrangers qui cherchent également leur chemin et pour finir, comme par hasard, la banlieue de la ville de Colmar. Mais de là au centre- ville, il y a encore quelques kilomètres dans des rues avec beaucoup de circulation. Pas de voie cycliste en vue et le fléchage est rare. Le danger menace les plus faibles c.à.d. les cyclistes !
Par bonheur la ville n’est pas trop grande et on arrive « sain et sauf » au but. Une charmante Vieille Ville très pittoresque avec ses nombreuses maisons à colombage, ses ruelles fleuries, ses tavernes ou « Winstuben » accueillantes. Un quartier touristique animé où l’on a plaisir à flâner.
Mais il faut bientôt quitter Colmar, car la nuit approche et après une rapide collation dans une brasserie typique (Tarte flambée = genre Pizza alsacienne) nous reprenons la route dans un dédale de rues au trafic intense. Pas de signalisation valable et, malchance, des déviations ! Finalement, avec l’aide bienveillante d’un colmarien à vélo qui nous guide sur un étroit chemin jusqu’à une passerelle sur la rivière Fecht, nous débouchons sur une voie cyclable…. direction Kientzheim !

Ribeauvillé : maisons typiques avec les fameuses » Wistub » et en retrait le château Saint Ulrich
La nuit tombe maintenant et nous avançons rapidement vers notre village. Ambiance sereine au milieu des vignes sous un ciel étoilé et dans l’air frais de la nuit. L’entrée dans le village de Kientzheim, artistiquement illuminée a un caractère féerique ! La joie se répand sur notre petite équipe après le stress de la ville, puis quelques pas dans les rues désertes d’un petit village vinicole alsacien et chacun se retire dans sa chambre avec une grande bouteille d’eau pour se réhydrater convenablement !
Comme souvent on a besoin d’équipement complémentaire et cette fois ce sont des maillots pour cyclistes superlégers, si bien que nous sommes astreints à une visite dans un magasin approprié. A Hussen, nous trouvons une grande surface spécialisée dans la vente d’articles de sport de tous genres…et de tout prix. Personnel compétent et sympathique. Un endroit où les sportifs s’attardent volontiers… un peu de trop, car la journée avance et notre projet de visiter à ce jour les villages alsaciens renommés comme Ribeauvillé et Riquewihr s’annonce difficile à cause de la chaleur qui s’installe irrésistiblement sur la région. Nous avons déjà 26 degrés à l’ombre et cela ne peut que progresser !

La Maison Rouge à Ribeauvillé

Riquewir- Mur d’enceinte

Riquewihr -Porte d’enceinte

Riquewihr : Pont -levis des Remparts
En sortant de Kientzheim, un passage critique. Il faut rouler sur l’extrême bord d’ une départementale à circulation soutenue jusqu’à un rond-point d’où l’on rejoint une voie verte qui part vers le nord. De là on roule très agréablement en toute sécurité sur une piste cyclable de quatre à cinq mètres de large ! Quelques groupes de cyclistes et beaucoup de « solitaires » dans les deux sens, de Sélestat à la région de Colmar et vice-versa avec sortie côté Vosges sur Ribeauvillé et « la Route des Vignes ».

Voie verte vers Kientzheim
Légère montée facile jusqu’à Ribeauvillé où nous prenons notre temps pour visiter ce village pittoresque mais très touristique. Beaucoup de visiteurs et vers l’après-midi… une foule de visiteurs ! Les maisons à colombage typiques des villages du vignoble alsacien; décoration fleurie et petits négoces le long de la rue centrale. En surplomb, le château de Saint-Ulrich. Et pour rester dans le contexte : « Quiche aux légumes avec salades » et une grande bouteille d’eau minérale qui sort tout droit du frigo!
Après Ribeauvillé, sur une route départementale déclarée « voie cycliste « , trafic routier important et côte pénible sur Riquewihr.
Le village est en forte pente. A nouveau beaucoup de négoces de tous genres, boutiques à souvenirs, produits vinicoles, restauration et l’architecture représentative de la région.

Retour à Kientzheim – Le mur d’enceinte
A la sortie de Riquewihr, une voie cyclable à montée raide mais courte où les derniers mètres mobilisent les réserves du cycliste. En fait il serait plus prudent de pousser là son vélo ! Mais au sommet de la côte, la récompense de l’effort, une vue panoramique grandiose sur tout le vignoble alentour et la plaine d’Alsace jusqu’au Rhin.

Kientzheim – Le château de Reichenstein
Peu de voitures sur cette route secondaire aménagée en voie cyclable avec descente vertigineuse sur Kientzheim. En bas de côte, un virage carrément à angle droit où il faut impérativement ralentir…attention à la casse !

Entrée fleurie
Le chemin évite le village de Kientzheim et aboutit après deux ou trois kilomètres en montée modérée à Kaysersberg. Une cité au caractère différent, une ancienne place forte médiévale sur la route de la plaine du Rhin à la Lorraine, avec château-fort, pont fortifié et une situation engoncée dans les premiers reliefs montagneux des Vosges qui lui donne un aspect martial évident… tout à l’opposé, d’un enfant de la cité : Albert Schweitzer, médecin et missionnaire connu !

Kayersberg – Pont sur la Weiss
Au bord de la Weiss, la rivière qui coule à travers Kaysersberg, un restaurant avenant avec airs d’accordéon pour touristes et une « Quiche-salade » pour reprendre des forces. La descente sur Kientzheim est agréable; au passage, à l’entrée du village on peut contempler un char d’assaut de la 5ème DB qui symbolise la reprise difficile de l’Alsace par les forces alliées en 1945.

Kayersberg

Kaysersberg- Ruelle
Notre troisième tour cyclo-touristique vise la forteresse de Vauban à Neuf-Brisach. Il s’agit donc de traverser toute la plaine alsacienne, de Kientzheim au Rhin. Ce jour là, la vague de chaleur est à son point culminant et tant que l’on roule avec une vingtaine de km/h ce petit courant d’air magique propre au vélo rafraîchit suffisamment. Mais dès que l’on s’arrête, la chaleur » nous coupe le souffle » !

…étonnant

Cygognes….
Les premiers kilomètres sur route sont de nouveau critiques à cause de la circulation. En fait les bords de route pourraient facilement être transformés en piste cyclable, car souvent il y a une nette marge entre la route et les cultures agricoles.
Dans la plaine alsacienne, des champs de maïs à l’infini, les uns encore verts sous arrosage massif par ces machines monstrueuses qui barrent l’horizon, les autres grillés par le soleil.
Quant à l’élevage, on voit peu de bovins dans les champs et, par contre d’énormes hangars dont la forte odeur de porcherie en révèle l’utilisation ! Pas de voie verte en vue et nous roulons d’une départementale à l’autre en zigzagant à travers les plantations de maïs. La progression en direction du Rhin est modérée et nous regrettons fortement de ne pas posséder un appareil GPS pour cyclistes. Soudainement, du haut d’un petit pont sur un canal, on distingue un sentier non-asphalté qui le longe, un ancien chemin de halage direction plein est. Un passant qui promène son chien nous donne les indications nécessaires : » il s’agit là d’une voie adjacente au canal de Colmar qui lui-même aboutit au canal du Rhône au Rhin et cette piste est empruntée par les cyclistes pour atteindre Neuf-Brisach et l’Allemagne « …. aucune indication sur ma carte cycliste !

Canal de Colmar et » voie verte «
Dès lors progression rapide et l’on roule de bon coeur avec une moyenne de 20 km/h sur une piste cyclable non-goudronnée, mais avec revêtement sablonneux ferme, en ligne droite pendant des kilomètres ! Quelle aubaine pour le cycliste et nous nous approchons rapidement de Neuf-Brisach, la ville-forteresse.

Neuf-Brisach
Une ville géométriquement encerclée de murailles massives qui, à l’époque de Louis XIV, avait sûrement une valeur militaire réelle. Un peu à l’écart : le musée Vauban. A l’intérieur des murs d’enceinte, la grande place centrale Place d’Armes Général de Gaulle presque déserte, quelques négoces modestes et un café-restaurant pour se remettre en forme : « Crêpes au fromage chèvre » et beaucoup d’eau !
Retour sur Kientzheim pour parachever ce parcours de 63 kilomètres quasiment à plat : de nombreuses routes secondaires, des passages en site propre et, à nouveau une bonne aubaine, un long tronçon de voie cyclable le long de l’Ile qui nous conduit jusqu’à la hauteur de Hussen. De là, nous connaissons le trajet !

Départ de Kientzheim avec quelques bonnes bouteilles dans le coffre !
Pour la soirée nous avions prévu un repas de fin de séjour dans un bon restaurant local. « Un demi-coquelet » dans une sauce épaisse avec un verre d’ « Edelzwicker » un peu doux à mon avis. Les petits repas dans les restaurations de passage nous avaient mieux convenus.
La journée avait été difficile, non pas à cause des kilomètres, ce qui pratiquement tout à plat était aisément faisable, mais du fait de la chaleur qui avait atteint 36 degrés à l’ombre ! Grande bouteille d’eau pour conclure la randonnée. Demain, départ pour Strasbourg et la « Petite France ».
En résumé : pour les cyclistes, une région à deux caractères bien différents. D’une part la plaine alsacienne où, dans de bonnes conditions atmosphériques, on roule avec facilité. Et d’autre part, les premiers versants des Vosges qui requièrent un effort physique sensible mais ceci dans un cadre beaucoup plus attrayant avec une infrastructure touristique de niveau. Dans les deux cas… ne pas oublier son appareil GPS !
Et sur le chemin du retour : visite de Strasbourg

Strasbourg , la cathédrale

…place Kleber

…vue intérieure

Strasbourg la » Petite France «