Les températures printanières attirent les acteurs de la saison nouvelle à l’extérieur, dans une nature verte claire, teintée d‘un jaune lumineux. Le vol accrobatique des hirondelles, les fières juments avec leurs poulains de l’année et les premières vaches dans les prés riches en protéines, confèrent une note parfaite au tableau printannier


Et bien sûr, la saison cycliste est ouverte. Récemment je me trouvais au bord d’une voie verte très fréquentée et me mis par intérêt à dénombrer les vélos et les rapides pédélecs ou vélos à assistance électrique (VAE). Presque 2/3 des vélos étaient motorisés, une part importante, qui correspond aux annonces des commerçants selon lesquels les clients s’intéressent en grande majorité aux vélos électriques.

Une tendance , qui conduirait à la disparition pure et simple de la bicyclette pour faire place aux vélos électriques. Et pourtant il y aura toujours des adeptes du vélo classique… et de ses mérites. La rapidité ne joue pas ici un rôle essentiel à part évidemment pour les vélos de course. C’est plutôt la concordance étroite entre le plaisir de rouler et l’effort physique, qui procure ce sentiment de ravissement si propre aux cyclistes chevronnés.
Au mieux, dans un cadre champêtre paisible, qui au long des kilomètres incite à la méditation. Effectivement, le vélo n’avance pas tout seul. On ressent chaque dénivellation, si infime soit-elle, la vitesse grisante en descente et les montées pénibles. C’est aussi de cet effort musculaire que le corps entier – et le mental – bénéficient au fil du temps et consolide notre forme physique. Il en résulte en principe un costume musculaire adéquat, un appareil osseux solide et un systeme cardiovasculaire résistant. L‘exercice du vélo est (presque) un sport complet et pratiqué raisonnablement un atout de santé optimal.


Est-ce que précisément le soutien électrique s’avère néfaste à ces nombreux avantages? Il est probable que les effets sportifs du vélo ne soient pas si évidents pour l’usage du pédélec. Pourtant il existe déjà une étude scientifique, qui a démontré que la pratique régulière du VAE, par exemple par des navetteurs, était en mesure d’améliorer la condition physique et même quelques examens sanguins importants ( Europ.Journal of Appl. Physiology 2016 /DOI 10.1007-s00421-016-3408-9).
Similitudes lors d’un test personnel – avec toutes réserves nécessaires – visant à évaluer au travers des effets cardiovasculaires et en particulier de la fréquence cardiaque l’effort physique réel sur un trajet à pédélec. Résultat étonnant, celui ci s’est avéré, bien entendu en rapport avec le mode d‘assistance , peu inférieur à l’effort identifié sur un vélo ordinaire surtout au premier niveau d’assistance „ECO“, avec environ 30%. Pour le second mode d’assistance „TOUR“ environ 40% et pour le troisième „SPORT“ environ 50% en moins de l’effort requis pour le même trajet sur une bicyclette normale.

Côté nettement défavorable des VAE: le taux accidentel élevé. En Allemagne l’enregistrement distinct des accidents de VAE date de 2014 avec 2.245 cas. En 2017, plus du double avec 5.206 nouveaux accidents (Destatis- Statistisches Bundesamt). Dans le rapport de police de la Souabe du Nord 123 cas en 2019 et 172 un an après, également avec forte augmentation. Les seniors sont les plus touchés, souvent avec des conséquences graves et d’après france info l‘ évolution serait similaire en France.
Les facteurs essentiels de risque: le poids des VAE et la vitesse! Le manque d’habilité et des voies vertes parfois étroites peuvent également s’impliquer. À titre préventif on conseille vivement le port du casque et des sessions d’entraînement régulières.
On peut débattre infiniment sur les avantages et inconvénients des pédélecs mais en fin de compte c’est surtout le niveau de condition physique qui fera le poids.

Hors de toute considération rationnelle, il faut cependant mentionner l’effet mental du vélo courant, l’éloge de soi-même après une longue excursion, sa propre satisfaction. Les randonneurs connaissent bien ce plaisir émanant de la performance et les sportifs de haut niveau parlent de submersion par les endorphines, les hormones du bonheur. Les pédélecs seront-ils en mesure de relever le défi?