Rothenburg ob Tauber > Bad Mergentheim (55 km / 141 m de déniv.pos.↑)
Bad Mergentheim > Wertheim (56 km / 95 m de déniv.pos.↑)
Total : 111 km / 236 m de déniv.pos.↑)
Texte et photos : André-S. Niedzielski
Tout autour des remparts de La ville de Rothenburg- sur-Tauber, de nombreux Parkings bien organisés, car l’année durant l‘affluence du public est considérable et la circulation à l’intérieur du mur d’enceinte strictement interdite! Et dès que l’on passe une des portes d’entrée de la cité, on entre dans un monde architechtonique vieux de mille ans : Moyen-Âge pur… ou tout au moins pour une large partie de la ville, qui pendant la dernière guerre mondiale fut fortement touchée par les bombardements alliés.
La reconstruction d’après les plans historiques se fit cependant très minutieusement si bien que les innombrables touristes qui visitent la cité avec environ un demi million de nuitées par an, profitent d’un spectacle quasi authentique d’une bourgade médiévale.

Place de Plönlein et porte Siebers*

Ruelle latérale*
Quelques maisons typiques attirent particulièrement l’attention du visiteur comme le musée de la ville (Stadtmuseum), la maison des artisans (Handwerkshaus) et le local des conseillers municipaux (Ratstrinkstube). Inattendue, la maison de Noêl (Weihnachtshaus) avec le musée correspondant (Käthe Wohlfahrtshaus), une échope sur plusieurs étages , où l’on peut même en plein été compléter la décoration de son arbre de Noêl ! Hors du centre-ville de nombreuses petites ruelles où l’on se sent projeté dans le passé.Le long du mur d’enceinte, jusqu’à nos jours admirablement conservé : les anciennes portes de la ville comme la „Klingentor“ sur la place du marché, et les deux portes de part et d’autre du „Plönlein“, une place extrêmement pittoresque de la ville avec sur la gauche la „Sieberstor“ et en contrebas à droite la „Kobolzellertor. À visiter : la principale église de la cité, l’Église Saint Jakob, érigée entre 1311 et 1484.

Écoulement des eaux style médiéval*

Façade bigarrée*
La commune a par ailleurs organisé des attentions touristiques très prisées comme la visite nocturne de la ville (Stadtführung Nachtwächter) avec un guide en habit d’époque, le veilleur de nuit : grand chapeau noir, long manteau jusqu’aux jarretières, lampe d’époque et hallebarde à l’appui. Exposé ludique sur l’historique de la cité en deux langues : anglais et allemand (20/21.30 h.)…..avec quelques pointes sulfureuses ! Dans ce contexte ancestral la ville a attiré de nombreuses équipes cinématographiques !
En reprenant mon vélo, je débouche sur la route principale et la circulation intense des heures de pointe de la mi-jounée…rappel bruyant du temps présent!

Hameau le long de la rivière
Dès la sortie de l’agglomération de Rothenburg, depuis laquelle on surplombe la vallée de la Tauber, la voie cyclable plonge rapidement vers la rivière qui coule très calmement vers le nord. Charmants petits villages le long du chemin où l’horloge du temps semble parfois s’être arrêtée pendant de longues périodes. Au fond de la vallée encore étroite, des domaines agricoles plutôt modestes avec un parcellement fragmenté.

Avant Röttingen
Quelques ponts en pierre de taille, des bosquets verdoyants le long des méandres de la rivière, un paysage doux et paisible. De temps en temps, la piste cyclable s’éloigne brusquement du fond de la vallée pour grimper sur les hauteurs d’où l’on profite d’une vue plus étendue sur la région.

Weikersheim : Place centrale et Château
On arrive bentôt à Weikersheim, une ville badoise de 7 mille habitants, qui abrite un splendide château du 18 e siècle, style Renaissance avec jardins à la Versailles renommés. Sur la place centrale, le musée représentatif de toute la contrée du pays de la Tauber (Taubertal Museum).

Le musée de la vallée de la Tauber

L’église Saint George
Tout à côté, l’église protestante de Saint George : il s’agit d’une église associée à la voie verte (Radwegekirche), qui « reste presque toujours ouverte“, accueille les cyclistes de passage et leur donne les informations nécessaires. Detail amusant : » salle d’eau à disposition » !

Paysage rural avec vignes et hangars d’élevage
La vallée s’élargit peu à peu, les côteaux exposés au soleil sont maintemant garnis de vignobles aux coloris automnaux . Nous sommes en plein mois d’octobre et la campagne déborde d’activités . Colonnes de tracteurs en attente devant les pressoirs avec remorques abondamment remplies de raisins mais parfois aussi de pommes et de poires. Cette odeur charastéristique des jus de fruits fraîchement pressés embaume littéralement villages et campagnes.

Coin de repos au bord de l’eau
Encore 23 km et l’on atteint Bad Mergentheim, mon étape du jour. Une ville d’eau de 24.000 habitants très connue en Allemagne, bâtie autour d’une place centrale animée : une ancienne mairie , la fontaine „Milchlingsbrunnen“ et surtout l’imposant Château de l’Ordre Germanique avec son église baroque, qui résida ici de 1526 à 1809.
Un peu d’industrie locale mais principalement de nombreuses sources thermales, hotels , petites pensions et un centre de cure renommé. Une spécialité : le traitement du diabète et des maladies du métabolisme.

Bad Mergentheim

Château de l’Ordre Germanique …

…et son entrée
Après avoir repris des forces …. et bu beaucoup d’eau minérale, je reprends mon vélo en direction de Tauberbischofsheim vers le nord. En route, des villages plus cossus en pleine effervescence automnale dans une région agricole où dominent les cultures du maïs et de la pomme de terre, encadrées par des vergers et du vignoble réputé. Voie verte qui traverse souvent des bocages au bord de l’eau où l’on peut apprécier une pause au frais par cette journée encore chaude de la mi-octobre.
Et brusquement, presque au milieu du chemin une tour colossale de 35 m de haut s’élève dans le ciel : le „Türmer Sturm“, l’emblème de la ville de Tauberbischofsheim datant du 13 e siècle. La ville elle-même, actuellement chef-lieu de la région „Main-Taunus-Kreis „ (MTK) doit son expansion pendant l’époque médiévale à la fondation en 735 d’un des premiers cloîtres de Benedictines.
Centre de viticulture, ville de garnison dès 1960, la cité est également connue comme la capitale de l’escrime sportive d’outre-Rhin.
À partir de Tauberbischofsheim, la voie verte de la Route Romantique bifurque vers le nord-est en direction de Würzburg. Celle de la vallée de la Tauber suit fidèlement le cours de la rivière et doit maintemant utiliser de nombreux chemins agricoles, qui bordent entre autres des champs de maïs en partie récoltés. En rapport direct, ça et là de vastes hangars pour l’élevage porcin.

La forteresse de Wertheim
De loin on apercoit dressé sur une colline le Château de Wertheim, ou plutôt ce qu’il en reste : les ruines d’un puissant château fort médiéval ( 1132), placé judicieusement entre la rivière Tauber et le Main, puissant cours d’eau qui se jette dans le Rhin. La forteresse : ancienne résidence du baron Poppo II (citation) et vraisemblablement lieu d’origine du 4 ème livre du Parcifal, repris beaucoup plus tard en musique par Richard Wagner (1882).

La rivière Tauber
Wertheim, une ville de 23.000 habitants, qui dû son essort également au Moyen Âge grâce à son droit de battre monnaie et à sa position géographique à l’embouchure de la rivière Tauber sur la Main avec “double port“ à l’appui. Par la suite s’est développée dans la ville une industrie du verre florissante. À ne pas oublier : un centre commercial des temps modernes, un magazin d’usine (outlet-center), qui attire pas moins de 2 millions et demi de visiteurs par an!

….et le Main

Carte cycliste Avec retour sportif dans les collines
Retour par le train en empruntant la ligne de chemin de fer vers Crailsheim avec halte à Schrotzberg d’où un chemin cyclable d’environ 17 km mène directement à Rothenburg sur Tauber. Premiers kilomètres en pleine forêt où déjà la luminosité de la journée s’estompe rapidement et après une petite demi-heure de route… la nuit noire ! Pas de phare à mon vélo (mea culpa), pas de lampe de poche (mea culpa magna), pas un chat sur la route (là, je n’y peux rien) ! Une légère prise de panique me fait tout d‘abord accentuer ma vitesse de croisière puis, sainement, ralentir sur un chemin callouteux qui pourrait bien provoquer une chute douloureuse. Finalement, la raison l’emportant je suis obligé d’appeler un taxi à ma rescousse …et ceci pour les 5 derniers km du parcours ! Une bonne leçon pour l’avenir… en automne la nuit arrive tôt et vite !
En résumé : Une voie verte au coeur de la Franconie sans grande difficulté technique (externe), mais qui, comme souvent le long des cours d’eau n’est pas si reposante que l’on pourrait le croire. Les charmants villages souvent un peu désuets et les cités à caractère médiéval prononcé le long d’une rivière au calme rassurant, contribuent fortement à un effet romantique, idyllique indéniable.
(NB. : 4 photos* externes)